Nouvelle chambre

Le jeune homme sourit en ouvrant la porte en bois coulissante de ce qui allait désormais être, pour le restant de sa carrière au château, sa chambre. Les murs étaient tapissés d'un beige accueillant, avec quelques discrètes branches de cerisier au bois clair qui apparaissaient de-çà de-là. Yukihiko avait presque l'impression que, s'il détournait les yeux, les fleurs rosées de l'arbre apparaîtraient timidement sur le mur.

Il avança d'un pas, tentant de mémoriser chaque détail de la pièce. Au centre, une table basse en bois massif, autour de laquelle étaient disposés deux coussins, à même le sol, prenait une petite partie de l'espace.

Sur le mur du fond, une porte coulissante en papier de riz, donnait sur une partie du jardin. Enchanté de cela, Yukihiko se précipita presque sur la toute petite terrasse, faite en lattes de bois clair, qui surplombait et permettait l'accès au jardin. Il eut un sourire.

* Au moins, lorsque les feuilles tomberont, je n'aurais pas à balayer dans la chambre. *

Bien que la pièce fut petite, les tatamis au sol la rendaient chaleureuse. Yukihiko, désormais face à la porte d'entrée, remarqua le large placard sur le même mur que celle-ci. Il s'avança et s'accroupit, faisant coulisser l'ouverture. Trois compartiments s'affichèrent à sa vue. Comme il s'y était attendu, deux futon blancs étaient pliés dans la partie de cinquante centimètre de haut à peu près, en bas. Les deux autres étaient bien plus hauts et laissaient la place aux deux colocataires d'y entreposer leurs affaires, chacun disposant d'un compartiment séparé de l'autre.

Le jeune homme posa son sac sur l'une des étagère du deuxième compartiment, et alla s'asseoir sur l'un des coussin. La porte en papier de riz, légèrement entrouverte, laissait entrer une douce brize de printemps.

- C'est magnifique, murmura-t-il pour lui-même.

Je marchai dans le couloir, toujours soucieux. Plongé dans mes pensées, je ne m'inquiètait guère de ce qui m'entourait, jusqu'à ce que j'ouvre la porte de ma chambre. Je sursautai et quittai mes rêveries à la vue d'une personne qui m'était connue. N'était-ce pas ... cette personne que j'avais vaguement rencontré ? Je le pensais bien, mais ... Il était de dos et ... Si ce n'était pas lui, j'aurais l'air ridicule ...
J'approchai lentement, jusqu'à me trouver au centre de la pièce. Là, je m'assit au sol et regardai la personne, qui d'en bas, me semblait bien grande ... J'hésitai à lui parler. je ne voulais ni la déranger, ni la faire sursautai. A tout hasard, je murmurai un peu.

- Heu ... Ca va ?

Moi, assis par terre, je devais avoir l'air bête, mais tant pis. J'avais eu envie de m'asseoir un peu ... Je contemplai le dos de ce garçon, immobile.

Yukihiko se retourna d'un coup ... pour croiser le regard d'une personne qu'il connaissait déjà. Sans attendre il se précipita.

-V-Vous êtes la personne des sources, n'est-ce pas ?! Vous allez bien ? Vous vous êtes remis du coup de chaud ?!

Puis, se rendant compte qu'il venait de le prendre par les épaules, il rougit violemment et recula en s'inclinant.

- Je suis désolé ...

Il observa un instant le jeune homme assit face à lui.

- Je ... Je suis Hasekawa Yukihiko ... Enchanté, murmura-t-il, hésitant.

Un timide sourire s'afficha sur ses lèvres, et il baissa les yeux. Si la personne le prenait mal, il s'en voudrait à jamais ...

[Désolée ! J'avais complètement oublié que je devais rp ici ! =S]

- V-Vous êtes la personne des sources, n'est-ce pas ?! Vous allez bien ? Vous vous êtes remis du coup de chaud ?!

Je laissai échapper un petit rire nerveux. J'avais espèré, tout en sachant que c'était impossible, qu'il aurait oublié ce petit 'incident' et, tant qu'à faire, toute cette mésaventure ... Cependant, ça ne semblait pas être le cas ... Ses souvenirs semblaient bien frais, à mon plus rand désarroi ...

- Je ... Je suis Hasekawa Yukihiko ... Enchanté

Cette personne semblait si gentille ... Il me semblait si gêné face à moi ... Après tout, nous ne devions pas être si différents ... Lui et moi ... Nous étions tous deux de pauvres serviteurs maltraités par un Prince sauvage et complèrtement fou ...
Alors que le vent s'engouffrait par la fenêtre pour venir faire voler mes si longs cheveux, je m'inclinai face à Yukihiko-kun. Et me présentai.

- Enchanté. Moi, je suis Nekooke Shiroi.

Je relevai la tête. Yukihiko-kun, les yeux baissés, semblait éviter mon regard ... je m'approchai, avec la plus grande délicatesse que je pus, en ce moment de rencontre, et penchai la tête pour pouvoir voir ses yeux.

- Allons ... Yukihiko-kun ... Regarde moi ... Moi, j'ose affronter ton regard. Fais de même ... S'il te plait ...

-

Le jeune homme releva les yeux à l'entente de son nom. Il esquissa un sourire d'excuse.

- Je suis désolé, je ... c'est une habitude que j'ai pris ...

Il rencontra alors le regard de son vis-à-vis, et plongea dans ses yeux. Comme il était étrange que cette personne soit son colocataire ! Dire qu'il l'avait croisé peu de temps avant sans le reconnaître !

Un soupire lui échappa, mais il se força à ne pas baisser les yeux.

* Il doit avoir à peu près mon âge ... *

Puis soudain il se rendit compte qu'il vouvoyait l'autre depuis le début. Or, celui-ci l'avait tutoyé. Devait-il faire de même ? Avec hésitation, il se lança :

-Tu ... Tu veux t'asseoir ? Tout a été nettoyé ...

Il regagna sa place à son tour.

- Je suis désolé, je ... c'est une habitude que j'ai pris ...

Oui ... Je sentais que nous nous ressemblions. Nous avions cette même manière de vouloir éviter ce regard si lourd posé sur nous. Cette insistance qui semble à chaque instant nous critiquer. Nous regarder de haut. Moi qui tentais péniblement, sans cesse d'affronter ces froides paroles et ses regards moqueurs que l'on me lançait. Yukihiko-kun, lui, semblait complètement submergé par cela ... Tétanisé et incapable detrouver la force de reconsidérer les autres ... Mais je n'étais pas en mesure de critiquer ... N'étais-je pas moi-même dans cet esprit ?
A présent, je le voyait me regarder. Et cela me fit sourire. Voir cette personne courageuse me rendait heureux, et ... Un peu fier, car, après tout, c'était grâce à moi.

- Ne t'excuse pas, ce n'est rien.

J'étais en train de faire avec Yukihiko-kun ce que j'étais incapable de faire à moi-même ... me calmer, souffler un peu, oublier les autres et penser à moi ... Etre égoïste ... Juste un peu ... Mais je ne pouvais pas. Je n'étais pas égoïste. Oh, comme j'aurais aimé être né ainsi ... Comme l'avais tant souhaité mes parents ... Si j'avais été un homme courageux, viril et insensible, ma vie aurait été bien plus simple ... Mais bon ... Ce n'était pas ainsi que c'étaient passées les choses ... J'étais un garçon frêle, rêveur, peureux, loin d'être un symbole de virilité, et qui plus est fleur bleue ... Pas l'idéal ...

- Tu ... Tu veux t'asseoir ? Tout a été nettoyé ...

Je regardai le sol. Bah, pourquoi pas ? Discutons un peu.
Je me contentai d'hocher la tête en signe d'approbation, et posai doucement mon derrière sur le sol. Je me sentais mieux ainsi.

- Parle moi un peu de toi, Yukihiko-kun. S'il te plait.

Je souris afin d'accompagner ma suspecte demande.

La requête du jeune homme le surprit. Lui parler de lui ? Il coula un regard vers les jardins que laissait entrevoir la porte à moitié ouverte. Un vent agréable s'engouffrait dans la petite pièce, apaisant les âmes.

Il revint à Shiroi. Que devait-il faire ? Se présenter ? Lui parler de sa vie avant le château ? Bien qu'il désirât garder ce dernier point secret, Yukihiko sentait qu'il pouvait faire confiance à l'autre serviteur. Une aura d'honnêteté et de gentillesse l'englobait de sorte que l'on ait jamais plus aucun doutes sur la pureté de son âme.

* Et puis, après tout, j'en ai déjà parlé à Nana-san. *

Relevant les yeux vers Shiroi avant hésitation, il mordilla sa lèvre inférieure, signe d'anxiété.

- Etto ... Que voul ... Que veux-tu que je te dise ? Je ... J'ai quinze ans, et je suis arrivé ici il y a bien une semaine ... Je ...

Cherchant ses mots, il passa distraitement une main dans ses cheveux clairs, fermant une seconde les émeraudes de ses prunelles.

- E-Et toi ? demanda-t-il alors.

Il eut un sourire d'excuse et changea légèrement de position assise. Assit en tailleur, il se soutenait en poisant les mains au sol derrière lui. Son regard innocent était toujours poirté sur l'autre, comme celui-ci lui avait demandé.

- Etto ... Que voul ... Que veux-tu que je te dise ? Je ... J'ai quinze ans, et je suis arrivé ici il y a bien une semaine ... Je ...

A mon grand regret, Yukihiko-kun semblait ne rien avoir à dire sur lui. Quel dommage ...

- E-Et toi ?

Quelle question ... A vrai dire, je ne m'y attendais pas. Je n'avais rien préparé et j'ignorais ce que je devais alors dire ...

- Oh ... Eh bien ... ma vie est assez banale, il faut l'avouer ...

Je pris une grande inspiration, par réflexe. Je n'avais pas vraiment le choix. En posant cette question à Yukihiko-kun, j'aurais dû me douter que ça se retournerait contre moi ...

- J'ai grandi assez loin d'ici, entouré de mes parents, ainsi que de mes frères et soeurs. Je dois avouer que je n'ai jamais eu de vrais amis ... Je n'ai jamais fait comme les autres, trainé avec une bande de copains, eu une amoureuse, fait des blagues aux voisins, ...

Je repensai à ce que j'avais découvert récemment ... Oui, plutôt UN amoureux ... mais bon, il valait mieux faire comme si de rien n'était ... Je continuai mon histoire.

- Et, un jour, pour ... Une certaine raison, je quittai le domicile familial. Je suis alors arrivé ici et j'ai rencontré immédiatement, avant même de me faire engager Kyoran-sama et Kokoro-sama. J'ai dû porter la lourde valise du prince et ai été déclaré Peluche ...

Je regardai intensément Yukihiko-kun, de mes yeux verts et profonds.

- Eh bien ... C'est tout ...

Je souris, maladroitement.

Un sourire s'épanouit sur le visage du jeune métisse. Il n'avait pas tout saisit, notamment cette histoire de peluche, mais dans l'ensemble il pouvait comprendre la vie du jeune homme face à lui. Il était presque comme lui, ils avaient la même histoire, les mêmes souvenirs, à peu de choses près ...

Yukihiko s'étira discrètement, n'étant pas tout à fait certain de l'attitude à adopter avec l'autre serviteur.

- Heum ... S-Shiroi-san, tu as déjà visité le jardin, je suppose ? La floraison approche, j'ai hâte de pouvoir admirer les cerisier ...

Il ne savait pas très bien quelle conversation lancer, et se décida donc pour ce qui lui était venu en premier en tête. Le métisse adorait cet endroit. Ce jardin était un peu comme son recueil, son sanctuaire personnel ... Il se rappelait les temps heureux, quand il avait encore une famille, un foyer ...

Il sentait intérieurement qu'il pouvait faire confiance à Shiroi-san. Quelque chose le poussait à s'ouvrir à lui, à lui parler de son histoire comme il l'aurait fait avec un ami, si un jour il en avait eut un ... L'immense plainitude qu'il ressentait en présence du jeune homme était ce qu'il pensait être le plus proche d'un sentiment d'amitié ... Du moins de ce qu'il en savait. Aussi, laissant son regard errer vers la porte-fenêtre, il souffla :

- Ma mère m'amenait souvent au Hanami, dans notre village ... Elle était étrangère, alors peu de personnes l'appréciaient, mais pour moi elle était aussi douce et aimante que les pétals de ces fleurs ... On s'est moqué de moi à plusieurs reprises, quand j'étais petit, à cause des traits que j'avais hérité d'elle ... Mais je m'en fichais, parce que moi, je l'aimais énormément, tout comme mon père ...

Il ferma les yeux, les images de cette nuit affreuse lui revenant ... Sa voix n'était plus qu'un murmure ...

- Quand je pense qu'ils l'ont tué uniquement parce qu'elle était étrangère ... Et maintenant, c'est moi qu'ils cherchent ...

Il baissa la tête, n'osant pas lever les yeux vers Shiroi-san. Il se sentait pitoyable d'avoir tout raconté ... Qu'allait dire l'autre ? Et s'il se moquait de lui de par ses origines ?

» Nouvelle servante ?
» une nouvelle..............un peu........beaucoup perdu
» l'arriver d'une nouvelle seigneure[ouvert a tout le monde]